Chiang Rai

Chiang Rai est le point de ralliement pour les gens qui ont décidé de descendre les rivières du Laos en bateau. S'en est un aussi pour ceux qui ont décidé de faire du trek ou de visiter le temple blanc (ce qui est notre cas).

Il est temps de trouver un bus et de décoller. Direction la gare routière de Chiang Mai. Afin de sortir les horaires de bus de mon sac je décide de m'installer sur une jolie chaise orange. Je déploie mes affaires, relève la tête et vois Carole faire des signes bizarres. Elle essaie peut être de faire atterrir un avion pour retourner en Australie ? Je vais devoir lui présenter mon ami russe (voir l'article précédent). Je tourne la tête une seconde fois et constate avec étonnement la présence d'une dizaine de moines autour de moi. Ça y est ! Je suis l'élu ! Ils sont venus me chercher ! Le buddha en personne va venir m'enseigner l'art kung fu ! Je relève mes petits yeux remplis de paillettes et tombe nez à nez avec une pancarte : Sièges réservés aux moines !!!!!

Ahhh ! Je ne crois pas être un moine ! Ça ne sera donc toujours pas pour aujourd'hui... Sorry les gars ! Bon pèlerinage ! Ciao ciao et encore désolé...la journée commence bien.

Les billets étant réservés, le trajet peut commencer. Trois longues heures de bus nous attendaient et nous ne le savions même pas. Pour arriver à destination il a fallu traverser une montagne entière. A priori ça paraît simple mais pas pour un vieux bus asthmatique. Il n'était pas rare de se faire doubler par un scoot qui klaxonnait de tous ses décibels : ben alors on se traîne les gueux ?

Ce qui est marrant aussi c'est que les Thaï, à part les boxeurs, ne sont pas très larges. Résultat quand je m'assois dans la rangée de trois sièges sur la gauche (les places étant définies à l'avance), j'en prend un et demi à moi tout seul. D'une, j'avais mal aux fesses en arrivant et trois vertèbres déplacées. De deux, pendant tout le trajet, la troisième personne avait une fesse en lévitation au milieu de l'allée principale ! A chaque virage elle risquait de tomber. Pour une fois ce n'est pas moi qui avait les yeux rouges :p

Arriver sur place nous avons décidé de traverser la ville à pieds. Ça nous à permis de découvrir le centre, de trouver une Guest House et de manger une pizza (c'est iThaïlien non).

Chiang Rai est beaucoup plus petit que Chiang Mai. Vous connaissez le jeu de la grenouille qui doit traverser la route sans se faire écraser sur atari ? Finie cette sensation !

Par contre plus on monte et plus les moustiques sont violents.

Nous constatons aussi une chose assez incroyable ici. A part les hôtels de luxe aucun bâtiment ne sort réellement du lot...à l'exception près des dentistes ! L'arrachage de chicos à main nue doit rapporter gros car ils travaillent tous dans des établissements incroyablement bling bling ! Les murs sont tous en verres sur trois étages avec leur nom écrit sur la façade en diamants. Avis aux amateurs.

Nous ne restons pas longtemps sur place. Nous optons donc pour un programme simple et efficace : location de scoot (attention on roule à gauche), visite du temple blanc, visite du marché de nuit et retour à Chiang Mai (avant de descendre vers Koh Phi Phi).

La première nuit fut trèèèèèssss longue ! Impossible de fermer l’œil ! Un gars qui téléphonait (sans doute) juste en dessous de notre chambre n’arrêtait pas de parler et de rigoler. La conversation a duré des heures ! Le lendemain nous avons découvert le pot aux roses ! Il s'agissait en fait de Son (le grand père) qui avait un petit problème psychologique. En effet le pauvre se balançait sur le hamac sans s’arrêter. A chaque fois qu'il montait il prononcer une phrase et à chaque fois qu'il descendait il en rigolait...Demain soir c'est bouchons dans les oreilles !

Nous chevauchons maintenant notre scooter 125 cm 3 sur les routes Thaï ! Nous doublons les autres conducteurs en wheeling et affirmons notre suprématie monocylindristique. Cette partie du pays regorge de temples et, a contratio de Bangkok , les visites y sont gratuites.

Le temps de garer la harley, de sortir les appareils photos, de se vaporiser de crème solaire et nous étions prêts pour visiter ce fameux monument offert au roi par un artiste contemporain. Et c'est le mot ! Ce temple si pure, si blanc, aux allures de contes de fée dans les premiers abords se révèle être en réalité une réalisation bien torturée. Vous pourrez y découvrir ainsi des têtes pendues dans les arbres, des mains qui semblent tout droit sortir de l'enfer, des peintures de Néo, de Spiderman, Batman et autre maître Yoda recouvrant le mur intérieur du temple. Cet endroit est une curiosité qui doit sans doute servir d'examen final au concours de psy. En tout cas ça en valait le coup d’œil.

 

Retour à la casa. Il est pile poil l'heure d'aller faire un tour au marché de nuit. Celui-ci est immense et se dresse sur plusieurs avenues. Nous avons pu y manger (nous n'avons pas osé les insectes fris), négocier, admirer des enfants danser sur de la musique locale et rencontrer quelques personnes très agréables.

Étant maintenant devenus des experts en négociation et ayant vu ce qu'il fallait, nous pouvons redescendre à Chiang Mai.

Dans l'attente du bus Carole en profite pour rédiger quelques cartes postales et me désigne « colleur de timbre ». C'est un super poste très agréable...surtout quand on en fait tomber un par terre du côté qui colle....Madre de dios ! On risque sa vie pour donner quelques nouvelles ! Si c'est pas gentil ça.

Anecdote du jour : A mon ancien boulot certaines personnes étaient en relation avec un tailleur Thaï. Il passait prendre les mesures sur place et, une fois de retour dans son pays, envoyait l'ensemble des réalisations par la poste. L'ouverture du colis était toujours un moment magique ou chacun découvrait le petit défaut de conception qu'il lui était réservé.

Aujourd'hui c'est à mon tour. Après être passé devant un tailleur on s'est dit que ça valait peut être le coup d'essayer. Après tout nous sommes sur place et ce sera plus simple de gérer. On rentre, on choisit le tissu, on se fait mesurer l'entre jambe, on donne un acompte et on revient plus tard. Et c'est le « plus tard » qui nous intéresse !

J'ouvre la porte avec un sourire éclatant prêt à essayer cette petite merveille. Petite est sans doute le bon mot...après avoir enfilé mon pantalon je me demande s'il n'a pas pris les mesures de mon petit frère. Il laisse penser que je pars à la pêche au crabe. Impossible aussi de le fermer. Il doit bien manquer 3 cm. Bizarre pour du sur mesure. Je commence à bouillir bien paisiblement. Pas grave ça va aller, une petite retouche et tout ira bien. J'enfile ensuite cette superbe chemise d'un bleu magnifique. Ils ont dû me donner un concept de camisole sans s'en rendre compte ! Impossible de lever les bras. Je sors de la cabine comme un fou pour que Carole me fasse remarquer que le pantalon pendait au niveau de mes fesses...AHHHHHHH ! Le vendeur me regarde avec son plus beau sourire et me dit que c'est pas mal. Il y croit dur comme fer. La notion de réalité ne le rattrape toujours pas quand j'enfile la veste qui semble faire des vagues sur mon torse. Trop c'est trop. Après une longue discussion enflammée de 30 minutes je récupère mon argent et nous quittons le magasin. Nous venions de comprendre pourquoi le monde de la mode parle de costume italien et pas de costume thai...

Nous comptions nous rendre à notre hôtel mais comme ils l'avaient en travers de la gorge ils ont envoyé des personnes pour nous suivre en voiture. Ce qui est toujours sympa dans une rue sombre et peu fréquentée. On accélère le rythme, change de rue, rien à faire. Ils sont toujours derrière nous à nous faire de grands gestes. Pris d’énervement je demande à Carole de continuer et fait demi tour. Le gars baisse sa fenêtre et tente de me convaincre de revenir au magasin, qu'il est possible que tout s'arrange. Ce que je refuse fermement. C'est là qu'il sort un couteau !! Il me demande de monter dans la voiture et de lui donner tout mon argent...Voilà comment avoir l'air con. Je donne un violent coup de pied dans sa main, cours, rejoint Carole et partons nous réfugier à la police locale. Un peu soulagés mais toujours sous pression quand même nous faisons notre déposition. Dans celle-ci j'annonce que c'est une blague ! Et oui je rigole ! Pas de couteau ce jour là ! Reprenez votre souffle tout va bien ! Ils nous ont bien suivi sur plusieurs routes et ont tenté de nous prendre avec eux mais comme nous avions vu tous les James Bond nous avons réussi à nous faufiler dans le marché et à disparaître dans la foule. Heureusement qu'il était là lui ;)